Nos vies confinées

Qui aurait dit il y a un peu plus d’un an maintenant que nous mènerions une vie à demi-confinés pendant une si longue période ? Qui aurait pu penser que nos vies « sans contact » se prolongeraient encore aujourd’hui ? Qui aurait pu imaginer un instant que nos restaurants et tous nos lieux de loisirs et de sport seraient condamnés à rester fermés si longtemps faisant de nos maisons un lieu unique de vie et de travail, de repos et d’activités, et de nos vies une continuité de contraintes au milieu desquelles respirer frauduleusement quelques minutes sans masque au grand air devient un acte de rébellion ?

Et où sont-ils tous ceux qui clamaient haut et fort un monde d’après plus juste, plus écolo, plus ou moins je ne sais quoi d’autre ?

Aujourd’hui, nous espérons tous voir le bout du tunnel, mais ce tunnel n’est-il pas le premier que nous devrons traverser avant d’en croiser encore beaucoup d’autres sur notre route ? Nos enfants, qui supportent et s’adaptent tant bien que mal, vont-ils supporter encore longtemps qu’on leur vole l’insouciance de leur enfance ? Nos étudiants qui vivent un enseignement à distance, vont-ils parvenir à poser des fondements solides pour leur avenir ? Et nos anciens, ne vont-ils pas mourir du  manque de leurs proches bien plus vite et plus tôt que de la Covid-19 ?

Personne ne sait. Chacun à son niveau avance dans le brouillard, du plus haut niveau avec des discours et des décisions gouvernementales parfois contradictoires, jusqu’à nous, avec nos propres contradictions auxquelles nous devons faire face.

Accepter que oui, un jour, ça peut arriver d’oublier son masque pour aller prendre l’air. Accepter que oui, mieux vaut aller rendre visite à l’arrière-grand-mère, sans masque, mais en gardant nos distances, pour garder le moral, parce que c’est ce qu’elle souhaite et qu’au rythme où vont les choses, on voudrait quand même profiter encore un peu de partager la même planète. Et que oui, parfois inviter quelques copains des enfants à la maison, ce n’est peut-être pas si dramatique. Parce qu’après tout, on veut nous contraindre pour se protéger les uns et les autres, mais on a le droit de s’entasser dans des transports en commun du moment que c’est pour aller travailler ou pour aller au collège.

Je vous souhaite à tous bon courage pour traverser ce que nous espérons tous être une dernière grande ligne droite, même si nous aurons encore très certainement encore beaucoup d’autres virages à négocier dans les mois et les années à venir.

En attendant, je vais rêver à l’été…

Le monde d’après n’existe pas

Crise sanitaire internationale, confinement de la population à l’échelle mondiale, fermeture des écoles et des lieux culturels. Du jamais vu dans l’histoire de l’humanité. Ce retour sur soi, ce recroquevillement inattendu et généralisé a poussé les gens (enfin, une partie des gens…) à réfléchir sur leur vie, leur mode de consommation et à envisager le coronavirus comme une alerte envoyée par notre planète.

Pour autant, je ne crois pas à un « monde d’après ». Je crois seulement que les amorçages initiés depuis quelques années avec le développement durable, l’émergence de la slow life, le mouvement vegan, la digitalisation de nos activités, le télétravail… se sont soudainement retrouvés sur le devant de la scène et ont de fait été expérimentés / appréhendés / découverts / envisagés par un plus grand nombre de personnes sur la planète.

Nous n’allons pas subitement basculer dans « le monde d’après ». Les cons resteront cons. Les intérêts économiques et les lobbies resteront encore dominants de nombreuses années. L’humain restera humain, avec parfois cette dose d’égoïsme qui en fait à la fois un être qui ne respecte pas toujours les règles pour le bien de tous, mais aussi un être rebelle attaché à ses libertés envers et contre tout.

Il faudra en traverser bien d’autres, des crises, pour transformer profondément le monde dans lequel nous vivons. D’autres crises sanitaires, sociales, économiques, écologiques… En espérant que l’humanité saura prendre les virages nécessaires avant d’être éradiquée de cette planète qui vit bien mieux sans nous.

Au-delà de changements structurels inévitables qui ne pourront être engagés que par les états et les entreprises, ce sont nos décisions et nos comportement individuels qui contribueront à faire que le monde d’après soit au choix, le monde d’aujourd’hui en mieux, ou le monde d’aujourd’hui… en pire.

De même qu’on dit qu’on ne « refait pas sa vie, on la continue, le monde d’après n’existe pas tout simplement… parce qu’il existe déjà. A l’état d’embryon certes. Mais il est déjà là. Aidons le simplement à grandir. Comme on accompagne un enfant sur le chemin de la vie, accompagnons ensemble l’évolution du monde. En changeant petit à petit nos habitudes, comme des millions de petits battements d’ailes de papillons.